Le commerce se porte plutot bien à Toulouse

Article presse locale novembre 2024 :

Ce jeudi, la Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires organise une rencontre à la Cartoucherie de Toulouse avec différents acteurs dont Thierry Mandon, ancien ministre et Secrétaire général du Conseil National du Commerce. Christophe Noël, le délégué général de la fédération évoque la situation du commerce en ville.

Comment se porte le commerce sur Toulouse : en centre-ville et en périphérie ?

Cela peut paraître étonnant mais le commerce se porte plutôt bien dans le centre-ville de Toulouse. A contrario d’autres villes, il n’y a pas eu, avec le covid,de grosses chutes. Si on prend pour exemple, les locaux vacants, on remarque qu’en 2021, 7,2 % de locaux étaient vides et qu’en 2023, ils sont tombés à 6,6% : ce qui est relativement faible par rapport à d’autres villes de l’Hexagone. En revanche, à l’inverse d’autres villes, ce chiffre est moins bon pour les zones commerciales en périphérie avec un boom de locaux vacants (7,6 %) en 2023 contre 6,62 % en 2021.

On remarque beaucoup de fermetures, notamment du commerce indépendant. Qu’en est-il de ce secteur ?

En centre-ville, ce qui fonctionne évidemment très bien, ce sont les chaînes intégrées (Zara, Primark, etc.). Ces chaînes explosent à l’inverse du commerce indépendant, notamment de textile. Notons qu’en centre-ville, entre 2012 et 2023, le prêt à porter est passé de 24 % à 14 %. En France, le nombre de magasins de PAP a chuté d’un tiers. Les raisons en sont multiples : le consommateur dépense désormais différemment et le PAP est le grand perdant.
Le PAP en boutique a notamment laissé sa place aux vêtements de seconde main recherchés sur les sites Wanted, Bon Coin, etc. En revanche les articles de sport, le secteur de l’alimentaire, la restauration et les articles d’hygiène-beauté ont le vent en poupe. Idem pour la restauration dont les dépenses on taugmenté en France de 69 % entre 2006 et 2022.

Plusieurs enseignes de luxe ont disparu ou vont disparaître. Pourquoi le luxe disparaît-il de Toulouse ?

N’oublions pas que le coût du luxe a augmenté plus vite que l’inflation. Et que ce sont surtout des clients étrangers qui font vivre ce secteur. Le marché en France reste réduit pour le luxe. Même à Paris, le luxe reste restreint en comparaison d’autres grandes villes du monde comme les Émirats Arabes par exemple ou New York. Une ville comme Toulouse, attractive et plébiscitée, a peu de clients consommateurs de luxe, d’où la disparition de certaines enseignes. Les tensions géopolitiques et l’inflation nuisent aussi beaucoup à ce secteur.

Propos recueillis par Silvana Grasso